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Parmi tout ce beau monde, il y a moi qui me la raconte, et toi, qui espĂšre lire des histoires un minimum captivantes (au mieux croustillantes đ).
Aujourd'hui je te raconte :Â
đ Mon expĂ©rience de voyage en van durant neuf jours avec une amie
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đŹ Mea culpa, tout a commencĂ© sur les rĂ©seaux
Voyager en van est tendance. Il suffit de scroller sur insta pour voir des reels (vidĂ©os courtes) de voyages Ă couper le souffle. D'un vieux van Ă lâallemande sortent animal de compagnie, copine et camĂ©raman. Cette petite unitĂ© familiale parcourt les routes Ă la recherche de couchers de soleil instagrammables. JâĂ©tais sĂ©duite. Il fallait absolument que je teste ce nouveau mode de vie nomade dans lequel semble sâĂ©panouir pas mal de crĂ©atrices de contenu.Â
Je mâattendais Ă de lâinconfort. Je gardais un souvenir trĂšs frais du bivouac dans les Dolomites de cet Ă©tĂ©. Des nuits sans matelas gonflable, Ă magnĂ©tiser mes fĂ©murs entre eux, au point de froisser mes hanches. Jâavais implĂ©mentĂ© lâemmitouflage radical pour que lâair froid de la tente ne puisse atteindre quâune seule de mes narines. Le reste de mon corps Ă©tait enseveli dans le sac de couchage. Chaque matin, au rĂ©veil, mon mec sursautait de peur en m'apercevant.
Le van. Câest pas ça. Câest plus chaud et moins traĂźtre que la tente sous la grĂȘle. Plus solide en cas dâorage. La planche qui sert de sommier ne tangue que si le van est garĂ© en pente. Pour le reste, elle demeure immuablement plate. Mais je nâai pas besoin dâaller plus loin puisque le bivouac nâa en fait rien avoir avec lâexpĂ©rience en van. Les degrĂ©s dâimmersion dans la nature diffĂšrent. La seule constante est lâinconfort (relatif).
đ Nous avons passĂ© neuf jours en van durant lesquels trajets et sĂ©jours se confondent. En parcourant les nationales qui sĂ©parent Strasbourg de Saint-Malo, nous avons dĂ©couvert de petits cafĂ©s sympas pour sâarrĂȘter et discuter avec les gens du coin. Loin de lâautoroute, le contact humain est moins uniformisĂ©. Il reprend de son authenticitĂ©. Je ne pourrais pas dire de mĂȘme pour les paysages ruraux dont la plupart sont assiĂ©gĂ©s de monocultures.Â
Avec le van, nous sommes allĂ©es au plus prĂšs des rĂ©serves naturelles. Nous avons randonnĂ© Ă la journĂ©e, trouvĂ© un spot pour cuisiner et avancer sur nos projets. Je ne peux pas dire pour autant que jâĂ©tais une digital nomade. La connexion internet vacillait autant que mon capacitĂ© Ă Ă©crire dans lâinconfort.Â
đȘ SâentraĂźner pour mieux sâadapter aux difficultĂ©s
Câest Ă©tonnant quâon ne puisse pas choisir les aspects de sa vie sur lesquels on peut sâadapter avec facilitĂ©. Je peux par exemple dormir sans aucune difficultĂ© par terre, en tente, en bus, en train â mais je dois lâavouer de moins en moins bien en avion. Je peux passer plus dâune semaine sans me doucher, un petit coup de lingette intime fait lâaffaire. Ne me parlez pas du gant de toilette, câest une invention Ă la française que je nâarrivais peut-ĂȘtre jamais Ă apprivoiser. Je peux aussi ne pas me laver les cheveux pendant deux mois sans que personne ne s'en aperçoive. Par contre, il mâest impossible de manger les premiers jours dâun voyage et encore moins de faire mes besoins dans des toilettes publiques. Je m'auto-constipe. Lâintestin se serre. Lâinspiration nĂ©cessaire Ă lâĂ©criture sâobstrue. Ă choisir, je garderais les cheveux gras mais la plume fluide.Â
Je nâai quâune solution : mâentraĂźner Ă Ă©crire dans lâinconfort.Â
Si je suis tout Ă fait honnĂȘte, je dors nâimporte oĂč parce que bĂ©bĂ©, je dormais en hamac. Puis enfant, ma mĂšre nous tassait, mon frĂšre et moi, Ă lâarriĂšre dâun 4x4 pour que oncle, tante, cousins et cousines, puissent voyager avec nous. On passait huit heures encastrĂ©s dans une montagne de bagages pendant que la descente des Andes occidentales nous berçait. Adolescente, je refusais de me laver les cheveux pour agacer ma mĂšre et garder le lissage artificiel le plus longtemps possible. Et la facilitĂ© Ă ne pas prendre de douches vient du fait que je dĂ©testais lâeau froide imposĂ©e par les coupures systĂ©matique de gaz et Ă©lectricitĂ© dues aux impayĂ©s tout au long de mon adolescence. Comme quoi, dans mon cas, il suffit de sâentraĂźnerâŠ
Je vais essayer dĂ©sormais dâĂ©crire mes newsletters en dehors de chez moi. Dans le bruit d'un cafĂ©, sans mon deuxiĂšme Ă©cran mais avec un rĂ©hausseur pour lâordi et un clavier supplĂ©mentaire. Jâai constatĂ© que les vibrations du laptop me produisent des douleurs sur le poignet.Â
đ Mais revenons Ă mon histoire de van
Mon amie mâa invitĂ© tous frais payĂ©s â je profite pour la remercier de mâavoir sortie de mon quotidien de chĂŽmeuse â Ă dĂ©couvrir la vie en van. Nous avons passĂ© neuf jours Ă partager notre intimitĂ© dans un habitacle pas plus grand quâun cagibi, si on tient compte du mobilier. Entre fous rires et dĂ©chaĂźnement de pets, nous avons dĂ©veloppĂ© une complicitĂ© (certes moins fusionnelle que celle dâun couple dâamoureux). Jâimagine que pour partir Ă deux dans ces conditions, il faut aimer la proximitĂ© et le partage.Â
Le matin, ma pote refaisait le lit alors que je montais la table pour le thĂ© et passais un coup de balayette dans le van. Une fois la collation prise, on partait dĂ©couvrir un village classĂ© ou faire une rando. On sâarrĂȘtait pour bosser quelques heures. Pendant quâelle rĂ©pondait Ă ses mails, moi je filmais mes vidĂ©os. De quoi la rendre dingue. Pour quarante secondes de vidĂ©o, je rĂ©pĂšte au moins trente fois le texte. Sans compter quâelle devait revoir la vidĂ©o une fois publiĂ©e et la liker par solidaritĂ©.
Nos trajets en van Ă©taient courts. On rayonnait. On profitait du bon accueil des vans en Bretagne. Il y a des parkings partout. Aucune angoisse pour stationner la nuit.
MalgrĂ© cette hospitalitĂ© dans lâamĂ©nagement des espaces, le voyage en van de moins de 2 mĂštres dâhauteur â si plus haut, on se trouve entassĂ© au milieu des caravanes â peut vite sâavĂ©rer solitaire. Pas besoin de sâouvrir Ă lâautre ou Ă lâhabitant puisquâon a recrĂ©Ă© un mini chez soi dans le van. Câest notre cocon mobile Ă travers lequel nous dĂ©couvrons le monde sans trop nous imbiber des autres. Quand on recherche un emplacement pour se stationner, on attend quâil soit inoccupĂ©. Car on nâa pas quittĂ© la ville pour se retrouver au milieu dâune marĂ©e de vans. Quand on parcourt les villages, on ne comprend pas qui peut les habiter tellement ils nous semble dĂ©laissĂ©s.Â
Lâaventure du van renforce les liens au sein du cockpit. Câest une vraie aventure humaine. Il me semble toutefois que lâon peut facilement Ă©chapper Ă lâaltĂ©ritĂ©. Je ne suis pas une experte en voyage. Loin de lĂ . Mais jâavais dĂ©jĂ constatĂ© quâen voyageant, on peut souvent rester en surface si on ne fait pas lâeffort de sortir de son coconâŠÂ
VoilĂ , câest tout pour cette troisiĂšme Ă©dition de ma newsletter. Je vais certainement par la suite explorer les raisons pour lesquelles je voyage (ou pas).
Entre temps, je suis curieuse de connaßtre ton expérience de voyage en van, raconte-la moi en commentaire.
đ€« aquĂ entre nos*,
Cata, ta pote chismosa* *đ€
PS : je parle dâaltĂ©ritĂ© et de cocon dans mon article sur le yoga đ§đ»ââïž
*personne qui sait et colporte toutes les nouvelles
** cela reste entre nous
đ Sources dâinspiration ces derniers temps
đ Cher connard de Virginie Despentes
đ La poudre, Ă©pisode 119 avec Virginie Despentes
đž Le compte instagram de Tristan Lopin
đ Merci de m'avoir lu jusqu'au bout. Pour ne pas louper la moindre histoire, inscris-toi.