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😬 Samedi dernier, je me suis incrustée au plan Oktoberfest à la dernière minute. Je voulais me libérer du cafard que me fout la recherche d’emploi. Ce qui me pèse le plus, à part la pluie et mon CV inutilement étalé sur mon bureau, c’est le silence de mes interlocuteurs. J’aimerais recevoir, pour chaque candidature rejetée, un mail avec un fuck en objet. J’aurais au moins l'impression d’être traitée par un recruteur débordé.
🏁 À Munich, je me suis retrouvée à dormir par terre dans un Airbnb surpeuplé de latinos. Si je continue à voyager bas-prix immersion-garantie — ce que m'augure mon futur statut RSA — j’ai intérêt à garder du gras. Seule une morphologie moelleuse comme la mienne peut s’adapter à toute aspérité et rester tout terrain. Aucune douleur de dos à signaler depuis que j’enchaîne les nuits dans la dureté et l’inconfort. À mon stade, je crains plus la décrépitude que l’indigence.
🫥 A l’Oktoberfest, je n’y retournerai plus — sous réserve qu’une envie subite d’être entre amis ne m’emporte. C’est comme se rendre au Mont Saint-Michel ou aller à une demi-finale de la Champions League, une seule fois suffit pour comprendre qu’on s’est fait piéger par l’effet de popularité. Il n’y a rien de transcendant à y vivre, sauf si on se laisse transpercer par l’euphorie des plus fervents. Ce qui est bien plus difficile lorsqu’on ne porte pas la tenue traditionnelle et que l’on ne chantonne pas les rengaines germaniques.
🍻 Sous la pluie, nous buvions de la bière en espérant en vain qu’une table à l’intérieur se libère. Nous ne nous sommes pas laissés abattre puisque nous avons réussi à avoir une place en extérieur après une heure de queue. Puis à 13,60€ le litre, il valait mieux sourire, surtout à la sortie, pour dissimuler sous la veste la grosse chope de bière en souvenir. En dehors du passage à travers la sécu aux côtés d’un ami éméché qui prétendait soutirer trois chopes attachées à sa ceinture, rien de trépidant à raconter.
🥂 L'alcool m'ennuie de plus en plus et les festivités qui le glorifient me lassent. Voir des gens défoncés qui prétendent pourtant être drôlement lucides me donne envie d’embrasser la sobriété à vie. Ce n’est pas une histoire de conviction spirituelle ou de supériorité morale car, comme tout le monde, je veux parfois me foutre en l’air. Me barrer de cette réalité morose. Vivre des passages à vide. Ni l'alcool ni la drogue (du peu que j’ai goûté) n’arrivent à me propulser aussi loin que les souvenirs d’un passé non abouti.
🙈 Il m’arrive par exemple d’invoquer le souvenir de mes ex et de me raconter les histoires qui auraient pu advenir, si je n’étais pas celle que je suis. Je m’imagine en maman épanouie de deux p’tits à Barcelone ou à Mexico que je récupère à la sortie de l’école. Il fait beau. Je les embrasse et marche d’un pas ferme à leur côté. Tout semble parfait jusqu'à ce que l'ex en question se pointe sur le décor et demande aux enfants de rejoindre maman à la maison. Non, ce n’était pas nos enfants, puisque de notre relation, ne restent que des reproches en lambeau.
👺 Le dernier de mes ex réapparaît de temps à autre pour me dire que je suis la paveuse de son seum infernal. Mes bonnes intentions n’ont fait qu’amplifier sa médiocrité existentielle, toujours au rabais. J’aurais bien aimé rester son amie, mais le pont s’est effondré quand il m’a rendu responsable de sa mouise. Je veux bien reconnaître mon apport sans doute significatif à l'œuvre dissonante, mais ce n’est pas moi qui empoignais la guitare et le micro. Certains amours fleurissent, d’autres ne font que sur-moisir ce qui était déjà en état de décomposition. Heureusement, il n’a jamais eu d’enfant.
😞 Au fond, je n'ai rien à lui reprocher. Il n’a eu droit qu’au pire de moi. Une meuf aigrie par une misère chronique. Malgré mes efforts, je tournais en rond dans des petits boulots alimentaires qui ne sont pas reconnus, ni par la société, et encore moins par la préfecture pour le renouvellement des papiers. Je me rappelle qu’à l’époque, je rêvais de voyages et d'expériences à l’étranger, mais je n’avais pas le bon visa. Sous la pression de devoir quitter la France, nous nous sommes mariés par amour, pour les papiers. Et c’est à ce moment-là que j’ai perdu pied. La honte a pris le dessus sur l’amour. J’étais une rescapée qui n’avait pas su se démerder pour vivre là où elle voulait. Pour remédier à mon destin d’immigrée, on a dû se marier. Je ne pouvais plus l’aimer en toute légèreté. Il fallait que je sois à la hauteur d’un acte d’amour auquel je n’avais jamais songé auparavant. Le mariage comme les enfants étaient selon ma mère une pénitence à perpétuité que les femmes devaient expier. Je me suis engouffrée dans le désarroi d’un amour déshonorant. Il m’a vu couler sans rien pouvoir y faire. Je voulais mourir, tout détruire, pour ensuite pouvoir me reconstruire et l’aimer. Dans ma descente, je l’ai ravagé. Mon intention était de nous sauver. J’ai foiré. La détresse l’a emporté. J’ai fini par divorcer. Aujourd’hui, quand je songe à notre histoire, je nous entrevois main dans la main, heureux d’avoir surmonté toutes ces épreuves. L’euphorie ne dure que quelques instants avant que le malaise ne s'immisce.
🚙 Sur le chemin du retour, alors que mes potes s'ambiancent avec du vin, je me promets d’arrêter. Je ne me shooterai plus d’avenirs idylliques basés sur des souvenirs altérés. La redescente me laisse un goût d’échec à chaque fois plus amer. Si je veux vraiment m’en sortir, je dois extirper les fantômes de mon passé.
🧴 L’odeur du poppers inhalé par un pote me ramène de nouveau à l’habitacle. Nous sommes sur le point d’arriver à Strasbourg. Je me rappelle d’un épisode d’un podcast où la nana psychiatre expliquait qu’on a tous des addictions. L’être humain serait câblé ainsi.
Voilà, tout ce que j’ai à te raconter pour cette cinquième édition de ma newsletter.
Si tu aimes mes textes, la meilleure façon de m’encourager et de les partager avec quelqu’un de ton entourage.
La semaine prochaine, je t’écrirai depuis l’Autriche. Il y a des chances que je fasse une saison dans le Tyrol à partir de décembre.
Hasta pronto 😙
Cata,
Cata, ta pote chismosa* 🤭
PS.1 : à partir de la semaine prochaine, j’enverrai ma newsletter les mardis et vendredis matin (vers 9h)
PS.2 : j’aime recevoir des commentaires 🙃. Lâche-toi !
*personne qui sait et colporte toutes les nouvelles
☕️ Quelques chansons écoutées pendant le trajet Strasbourg - Munich
💖 Ódiame de La Santa Cécilia
😆 Cerveza, Cerveza de Wendy Sulca
😵💫 Somos Anormales de Residente
Voici l’épisode du podcast sur les addictions :🎙 Dr. Anna Lembke: Understanding & Treating Addiction | Huberman Lab Podcast #33
💛 Merci de m'avoir lu jusqu'au bout 😎
🤯. Simplement magique! Muy buena escritura! Pero para los que te leemos y no te conocemos faltan un poco más de detalles! Por ejemplo porque te visionas en Mexico o en Barcelona específicamente ?
Cuánto duro tu antigua relación?
En todo caso me impresiona mucho tu escritura!
Cuánto tiempo llevas escribiendo francés? De que país vienes ?
Un placer.
Mat
Bonsoir Cata,
On s’est vues à un stage de yoga de Jean-Michel il y a maintenant un bail 😀. Je n’ai pas arrêté le yoga. Je pratique avec modération, à mon rythme… je lis avec plaisir tes publications. Quel boulot cherches tu ?