Ce texte est entiÚrement vrai. Sauf les parties qui sont totalement inventées.
đ§Je ne me suis absentĂ©e que trois jours de Strasbourg. Pas assez longtemps pour oublier que lâinertie du quotidien sâest installĂ©e depuis que la pluie sâest arrĂȘtĂ©e de tomber. LâariditĂ© nâassĂšche pas que la nappe phrĂ©atique, elle corrode aussi lâentrain des plus optimistes. MĂȘme mon mec Ă qui le sourire ne fait jamais dĂ©faut, la morositĂ© a commencĂ© Ă le gangrener. De son Ă©lan naturel, il ne reste quâune volontĂ© fragmentĂ©e, un premier rejeton de maturitĂ©âŠ
𧱠Je suis coincĂ©e sous les dĂ©combres dâune existence dĂ©gommĂ©e par des chimĂšres. Jây ai cru. Mais la foi ne suffit pas Ă consolider un avenir. Il mâaurait fallu un solide plan de vie dĂšs le dĂ©but de la vingtaine pour ne pas me trouver dĂ©soeuvrĂ©e et mĂ©prisĂ©e Ă lâaube de la quarantaine. Jâai couru dans tous les sens pour colmater les fissures entaillĂ©es par mon manque de vision. JâĂ©tais persuadĂ©e que les discours Ă©sotĂ©riques fondĂ©s sur la poudre dâĂ©toile emballĂ©s de postures contorsionnĂ©es allaient Ă©viter l'effondrement. Et oui, ça aurait pu marcher si je nâavais pas Ă©tĂ© Ă ce point dĂ©glinguĂ©e.Â
đȘLâĂ©tĂ© dernier, la paroi de verre qui me dissociait de la rĂ©alitĂ© a fini par collapser. Je nâai tenu que quelques mois avant lâĂ©croulement complet. La foi mâa quittĂ©. Depuis je sombre dans lâindiffĂ©rence et le dĂ©dain. Je ne supporte plus personne et encore moins ce type dâamies qui te filent des conseils non sollicitĂ©s aprĂšs tâavoir soumise Ă un interrogatoire impertinent. Je pourrais bien les accabler en retour en creusant leurs propres fissures, mais la vie finira par les rattraper. Ou pas. Au fond, je mâen fous. Pour lâinstant, je veux juste me libĂ©rer du poids des illusions perdues.Â
đ«Je ne suis plus sĂ»re de ma capacitĂ© Ă rebondir. Jâai envie de camper seule sous les gravats pour mieux comprendre lâampleur des dĂ©gĂąts. Ici, en bas, je nâai plus besoin de sĂ©duire qui que ce soit. Je ne dois plus faire semblant dâaimer. Je peux tout ignorer. Cela ne va pas durer, soit je meurs soit je repars. Du bon pied ou du mauvais, peu importe tant que je suis considĂ©rĂ©e. Une fois, le silence installĂ©, la vie dans toute sa fragilitĂ© pourra de nouveau exister.Â
Je te remercie dâavoir lu mon texte â€ïž
Ce fut un cours texte. La semaine prochaine, jâespĂšre revenir avec une chronique plus consĂ©quente.
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Bon week-end đ
Cata
PS 1 : đ ce qui me ferait vraiment plaisir, câest que tu me fasses un retour sur ma chronique.
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